La liberté d’expression menacée : les Nations unies prônent l’éradication des discours haineux à l’échelle mondiale

Dans une déclaration publiée à l’occasion de la « Journée internationale de lutte contre le discours de haine », le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à l’éradication mondiale du « discours de haine », qu’il a décrit comme intrinsèquement toxique et totalement intolérable.

La question de la censure du « discours de haine » suscite une vive controverse, principalement en raison de la nature nébuleuse et subjective de sa définition. Au cœur du débat se trouve une préoccupation profonde : celui qui définit ce qui constitue un discours de haine détient essentiellement le pouvoir de déterminer les limites de la liberté d’expression.

Ce pouvoir, exercé sans contrôle rigoureux, conduit à une censure excessive et à la suppression des voix dissidentes, ce qui est contraire aux principes d’une société démocratique.

Guterres a souligné les dommages historiques et actuels causés par les discours de haine, citant des exemples dévastateurs tels que l’Allemagne nazie, le Rwanda et la Bosnie pour suggérer que les discours conduisent à la violence et même à des crimes contre l’humanité.

« Le discours de haine est un marqueur de discrimination, d’abus, de violence, de conflit et même de crimes contre l’humanité. Nous avons vu cela à maintes reprises, de l’Allemagne nazie au Rwanda, à la Bosnie et au-delà. Il n’y a pas de niveau acceptable de discours de haine ; nous devons tous travailler pour l’éradiquer complètement », a déclaré Guterres.

Guterres a également souligné ce qu’il considère comme une montée inquiétante des sentiments antisémites et antimusulmans, qui sont propagés à la fois en ligne et par des personnalités de premier plan.

Guterres a fait valoir que les pays sont légalement tenus par le droit international de lutter contre l’incitation à la haine tout en encourageant la diversité et le respect mutuel. Il a exhorté les nations à respecter ces engagements juridiques et à prendre des mesures qui empêchent les discours de haine et protègent la liberté d’expression.

L’Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 18 juin « Journée internationale de la lutte contre le discours haineux » en 2021.

Guterres a longtemps promu la censure en ligne, se plaignant à plusieurs reprises de la question de la « mésinformation » en ligne, la qualifiant de « grave » et suggérant la création d’un code international pour s’y attaquer.

Sa stratégie implique un partenariat entre les gouvernements, les géants de la technologie et la société civile pour freiner la diffusion de « fausses » informations sur les médias sociaux, malgré les risques pour la liberté d’expression.

Traduction de Reclaim The Net par Aube Digitale

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